Pourquoi devient-on psy 03– La nourriture. 2

Ce matin en me levant j’ai pris une fois de plus la décision de me mettre au régime pour perdre les kilos que j’ai accumulés depuis que j’ai arrêté de fumer il y a 5ans …et depuis 5 ans pratiquement tous les lundis je prends cette honorable décision que je porte comme une brouette trop lourde qui m’allonge les bras …et puis sans crier gare j’envoie balader la brouette et comme un conspirateur je m’approche sournoisement du frigo.

Alors un conflit s’installe entre la « raison et l’émotion ».

J’ouvre la porte du frigo pour apaiser l’impression de manque de la petite qui vit en moi …et elle se met à fantasmer sur les plaisirs suaves que vont lui procurer les différents aliments présents dans le frigo…ce mirage dure quelques instants et brutalement la porte se referme et je vois mon reflet dans l’inox du frigo américain…c’est insupportable.

En un dixième de seconde,
je passe d’une émotion de manque à une émotion de colère … mon cerveau gauche vient de marquer des points.Et mon cerveau droit, celui qui ressent les choses , fait le mort, il laisse l’autre savourer sa victoire , mais il lui réserve un chien de sa chienne…
Alors il s’en va faire un tour dans les sous-sols de la mémoire et là vicieusement il fait revivre une sensation de manque très douloureuse …

Tout est noir autour de moi…

il n’y a pas d’image…il n’y a pas de son …il y a juste une énorme sensation douloureuse de manque …j’ai l’impression de ne pas
avoir de corps …je m’écroule sur la chaise à côté de moi …des larmes se forment dans mes yeux …et une sorte d’impression se dessine autour de mes épaules …c’est un peu comme si j’étais supportée par des bras …comme si j’étais une petite chose fragile qu’on veut protéger…alors une sensation de chaleur apparaît autour de moi …mon inconscient commence à livrer ses secrets …il fait toujours aussi noir et immédiatement une image apparaît ..ben oui : en état modifié de conscience il suffit d’induire qu’il y a une image pour que l’image apparaisse…l’image représente une sorte de sphère rose …j’ai envie de frotter mon petit nez dessus…j’ai envie de respirer cette chose …en fait c’est l’absence de cette chose rose qui me provoque cette sensation de manque …maintenant que cette chose rose est là, la sensation est plus supportable. Ma mémoire cellulaire se met en activité et j’ai envie de téter et de déglutir …cette chose rose c’est le sein de ma mère …ouf il est là …je l’avais perdu …ou plutôt il était parti sans prévenir ….

Quand j’ai été en âge de comprendre,

on m’a raconté que j’étais dans les bras de mon grand-père maternel et que durant 3 jours il a essayé de me nourrir avec une sucette en tissu trempée dans du lait . Mais je crachais cette chose immonde qui sent la vache alors que ça devrait sentir l’odeur de ma maman. Hé oui, nous sommes des mammifères avec des instincts et des pulsions animales …Dans les années soixante, les scientifiques de l’époque ont essayé d’annihiler en nous cette bestialité en prônant les bienfaits du lait en poudre, ce qui avait surtout pour objectif d’enrichir Nestlé et Guygoz …Alors les seins des femmes ont perdu progressivement leur fonction nourricière, pour devenir de gros objets décoratifs à caractère uniquement sexuel. Leur diversités picturales ne sert plus qu’a faire saliver une population de plus en plus indifférente à toute publicité. Actuellement, un sein n’est pas plus excitant qu’un genou !

« La porte vient de se refermer brutalement , je vois mon reflet dans l’inox …

spontanément je me sens supportée par des bras … Là je fais le lien avec ce qui m’a été raconté quand j’avais 10 ans … Durant 3 jours je suis restée sans nourriture , car ma mère a été emmenée par la Gestapo où elle a été questionnée et privée de tout pour lui faire avouer où se cachait mon père dont la photo avait été placardée sur les murs de la ville . Quand elle est revenue à la maison , tout le devant de sa petite veste en peau de lapin était transpercé de son lait …elle avait fait une fièvre de lait …et là maintenant après 3 jours la source était tarie et il n’y avait plus rien pour moi … donc on comprendra que très vite j’ai installé des mécanismes de défense pour me protéger de la disette…le problème c’est que 20 ans, 30 ans, 60ans après, le mécanisme est toujours présent !

Pourquoi on devient psy…

parce qu’on veut comprendre cette compulsion à vouloir posséder de la nourriture pour un régiment alors qu’on passe sa vie à vouloir faire régime . Encore aujourd’hui j’invite mon mari à faire les courses tout seul , car moi je vais acheter tout le magasin en 2 et 3 exemplaires … » On ne sait jamais » .
Quand j’invite des amis à dîner, je cuisine tellement de choses qu’on en a pour 3 jours …et bien ce mécanisme est lié lui aussi au traumatisme d’une insatisfaction buccale enfantine …j’ai tellement peur de manquer et de recontacter cette sensation désagréable en moi, si j’étais amenée à donner ma part à un convive par convenances en tant que maîtresse de maison …ce serait psychiquement insupportable… alors je préfère en faire de trop .

La nourriture a toujours été source de conflits dans ma vie …
ma mère qui voulait faire de moi une poupée Barbie , voulait me restreindre en sucreries …très vite j’ai su que c’était son point faible…alors je la provoquais en tétant une petite boîte de lait condensé sucré en tournant très vite autour de la table de la cuisine pour qu’elle ne m’attrape pas.

Par contre, mon grand-père qui se sentait coupable de ne pas avoir su apaiser ma faim quand j’avais 9 mois, m’invitait à manger plus et me resservait plusieurs fois … « tu dois manger pour la faim à venir me disait-il ! Tu dois faire des réserves ! »
Mais l’envie de nourriture ne se manifeste pas toujours au premier degré…c’est parfois très vicieux …quand la tête est en insécurité , alors le corps cherche l’apaisement , qui parfois est représenté par de la nourriture … c’est ce que je connaîtrai un peu plus tard, quand mes parents vivront officiellement leur conflit , quand je commencerai à redouter l’explosion de la famille et que mon devenir sera incertain ….Que vont-ils faire de moi ? me couper en deux ou me déposer en pension comme un paquet .

C’est tout ce questionnement sans réponse qui taraude l’esprit et qui fait qu’on devient psychothérapeute .

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